Wednesday, January 12, 2011

ET SI L'IDÉAL DE FORD ÉTAIT DE NE PLUS VOIR DE VOITURES EN VILLE ?




Et si l'idéal de Ford, le constructeur automobile, était qu'on ne voit plus de voitures en ville ?

Peu probable, même si c'est la question qu'on peut honnêtement se poser devant ces toutes récentes publicités de la marque. Les annonces ci-dessus sont destinées à promouvoir la fluidité permise par le nouveau système GPS installé sur certains modèles, tandis que celles ci-dessous, vantent, elles, la formidable capacité d'accélération de la Mustang GT 500. Je laisse chacun juger de la pertinence des créations par rapport aux objectifs ...

Reste les images. Des images très rares puisqu'elles nous présentent des rues ... sans voitures, ce qui renvoie en général plutôt à l'univers des films catastrophe (voir, "et si le pire était l'absence de voiture ?" ou "L.A without a car"), soit un choix curieux pour de la pub qui est en général plutôt censée générer du désir !

Sauf à supposer que le vrai message de ces campagnes est qu'une ville sans voitures est une ville morte, comme tendrait à le confirmer aussi l'absence totale de piétons.



Tuesday, January 11, 2011

OFF-SHORE MÉPRISANT


Pour faire suite à mon précédent post sur le mode de vie off-shore des riches indiens,
et sur la façon dont les promoteurs immobiliers dénigrent les villes indiennes pour mieux vendre leur gated communities (voir et ), je voulais vous proposer quatre images qui valent tous les discours.

La photos en haut est celle d'un poulailler, avec de vraies poules à l'intérieur, installé à New Dehli il y a quelques mois, pour vendre un résidence privée répondant au joli nom de "Karma Lakelands" bâtie dans la zone de Gurgaon. La signature de la campagne était "Time to check out villas at Karma Lakeland"

Cette petite ville totalement autarcique avec ses nombreux commerces et services (voir facilities for easy living) est évidement ceint d'un mur et gardée en permanence par des vigiles. Son golf nécessite plusieurs centaines de milliers de mètres cube d'eau pour être entretenu pendant plus de 6 mois de l'année, alors que les nappes phréatiques de la région sont déjà surexploitées.
Et comme ce promoteur indien ne doute de rien, il affirme sur son site "One planet, one people, one world, in harmony with Peace, Justice and Freedom for all" (cliquer sur les images ci-dessous)



Il y a dans cette campagne tout le mépris et toute la violence dont peuvent faire preuve les nouveaux riches indiens pour se distinguer des autres. C'est aussi cela la nouvelle Inde qui émerge aujourd'hui.

Dans le même genre, mais cette fois-ci en Egypte, voir "Levitton in Africa, 60 years later"

Monday, January 10, 2011

L'HINDOUISME COMME EXPLICATION A L'URBANISME OFFSHORE DES RICHES INDIENS ?


Toutes les images de ce post sont de très récentes publicités indiennes et elles disent toutes la même chose : pour vendre un produit, en l'occurrence un logement ou une moto, à la nouvelles classe aisée indienne, il fait lui expliquer que celui-ci lui permettra de se déconnecter complètement de son environnement, et notamment des pauvres.

Vous me direz que ceci n'est pas propre à l'Inde, et que c'est même l'un des principes de base du marketing que de jouer sur la distinction. Certes, sauf qu'en Inde ce ressort de la distinction prend aujourd'hui un tour politique, car il est le fondement même de la nouvelle croissance urbaine indienne. Aujourd'hui, la nouvelle classe aisée n'a qu'une obsession, vivre loin de la masse dans un monde quasi off-shore.

Concrètement cela se traduit par l'émergence d'une multitude d'enclaves autarciques, soit sous formes de résidences, soit de vastes campus d'entreprises. Le summum étant la construction de mini-villes, comme je vous en avais déjà parlé avec Lavassa. Ces ilôts de richesse qui ne concernent qu'une petite élite de 60 à 80 millions d’habitants, ne sont évidement pas une exclusivité indienne, mais dans ce pays, ils tranchent réellement dans l’espace urbain et le structurent comme rarement ailleurs dans le monde.

Comme l'expliquait Eve Charrin lors de notre Atelier "Et si c'était en Inde que s'inventait une partie de notre avenir urbain ?", ces riches indiens "passent d’une île globalisée à l’autre, d’un centre commercial climatisé à la tour également climatisée d’une entreprise de service délocalisée, traversant l’océan de pauvreté locale qui les entoure à bord d’une voiture climatisée. Ils sont connectés au reste du monde par Internet à haut débit, mais séparés par une vitre d'un monde de miséreux qu’ils ne perçoivent guère comme leurs concitoyens."

Le résultat de la mentalité hiérarchique indienne, c’est qu’il n’y a pas en Inde d’idéal égalitaire, et que toute la communication des promoteurs immobiliers jouent là-dessus (voir les images supra). Ils leur vendent un monde hors-sols !

L’Inde est profondément élitiste, c’est une donnée fondamentale enracinée dans sa culture, dans la religion majoritaire, l’hindouisme, fondée sur un strict système des castes qui hiérarchise les hommes. S'ajoute à cela, toujours dans l'hindouisme, une véritable obsession de la pureté. D’où un certain individualisme, par opposition au sens du collectif, du semblable, du prochain.

L’hindouisme se soucie moins de la relation à l’autre que de purification de soi. Et ceci a des conséquences très directes dans l'organisation des villes.

Celui qui en parle le mieux est sans doute Pavan K. Varma, notamment dans son livre “La classe moyenne en Inde, naissance d'une nouvelle caste

Extraits.
Une propension à ne pas voir plus loin que son intérêt propre, sinon pour lorgner sur les privilèges des très riches, telle est la façon dont on pourrait définir l’état d’esprit de la classe moyenne indienne supérieure aujourd’hui en Inde.

Quoique identifié à un groupe plus large - la famille, la caste ou la communauté - l’Indien est généralement d’un égocentrisme outrancier, enveloppé dans son petit monde de pertes et de gains, aveugle à quoi que ce soit d’autre.

Pourquoi cette insularité dans les relations des Indiens vis à vis de la société ?

La plupart des indiens sont “hors du monde” seulement par leur indifférence à tout ce qui dans leur environnement ne bénéficient pas directement à leur univers immédiat et personnel.

Cet égocentrisme absolu se manifeste réellement dans leur étonnante tolérance face à l’inégalité, à la malpropreté et à la souffrance des êtres (...)

(...) “L’hindouisme ignore toute contribution de l’individu à la communauté en matière de quête et d’accomplissement spirituel. Dans l’hindouisme, l’accent porté sur le moi au détriment du groupe a largement contribué au retard pris par l’acceptation d’obligations mutuelles. A l’évidence, la religion n’est pas la seule en cause ; l’iniquité du système socio-éconmique a été et demeure un obstacle sérieux à une telle prise de conscience. Mais il est certain que la religion, telle qu’elle est pratiquée, n’a pas fourni de contrepoids moral permettant à l’individu d’identifier sa propre progression spirituelle au bien-être de la communauté.

Une seconde caractéristique de l’hindouisme est l’absence d’une source éthique unique et sans ambiguïté. La notion de péché ne fait pas partie de son lexique. Toute action considérée comme erronée dans un certain contexte est tolérée et même louée dans un contexte diférent. Il ne faudrait pas en déduire que l’hindouisme est amorale, mais plutôt qu’il prone un relativisme en la matière. 

S’ajoute à cela que le but de la libération finale (moksha) individuelle est du ressort de la bienveillance divine et peut donc se passer d’approbation ou de désapprobation extérieure.

De ce fait, la conscience sociale de l’hindou, en générale, et de ce celui de la classe moyenne en particulier, est sous-développée. L’interface avec la société n’est pas une priorité pour lui. Il ne voit pas bien pourquoi il devrait identifier son bien-être personnel à celui de son environnement, même immédiat.

Cette myopie a beaucoup d’avantage : moins on remarque, moins on est tenu par des obligations sociales, et puis moins on remarque, moins on est distrait de la poursuite impétueuse de son propre salut matériel. Si l’on veut vivre sa vie, il faut bien se protéger. Le mieux consiste à trouver un lieu à l’abri de la gêne causée par les conditions de vies et les tracas des autres. Qu’importe alors si, dans la capitale, où les ambitions et les désirs de la classe moyenne sont quotidiennement affichés, un tiers de la population vit dans des taudis et un quart d’entre elle n’a même pas accès à des toilettes publiques.
”.

C'est ce mépris des autres qui fait de l'Inde, et ce contrairement à l'image que veulent en véhiculer certains Occidentaux, l'un des pays les plus violents du monde (voir les très lucides analyses de Tarum Tejpal, l'auteur de "Histoire de mes assassins" et celles d'Aravind Adiga, l'auteur du "Tigre Blanc" ).

En terme de transport et de mobilité, cette cécité aux autres aboutit à une violence routière terrible avec plus de 100 000 morts tous les ans sur les routes, auxquels s'ajoutent 1,2 millions de blessés graves et 5,6 millions de blessés légers. (voir Quand Tata fait juste oops !)

Et là encore, c'est la publicité qui en donne la meilleurs illustration, avec, par exemple, ces annonces ci-dessous totalement irréelles, si ce n'est dans leur négation de l'autre, de la ville et de sa circulation. On est dans le summum de la mobilité hors-sol.


Question posée par Pavan K. Varma : "L’Inde peut-elle prospérer à long terme, si les sections privilégiés de la société civile refusent de prendre en compte ou de considérer comme priorité un problème extérieur à leurs étroites aspirations ?"

A méditer, notamment par tout ceux qui sont fascinés par la croissance indienne.

Sunday, January 09, 2011

THE NEXT FAVELAS OFF-SHORE ?


Ci-dessus, une plate-forme pétrolière dans la baie de Rio, avant son départ au large.

Ci-dessous une image de la série Modellstück de Stefan Häfner. (Plus )

Le rapprochement des deux images explique le titre de ce post, nourri très directement par le London off-shore living, d'Anthony Lau et ses rapprochements entre Londres et la Walled City de Hong-Kong.

Sinon, on peut toujours imaginer cet autre scénario. On pourrait, alors, ne pas être très loin de la situation de Brink.

Friday, January 07, 2011

NEW ROLLING HOME


L'habitat mobile est depuis une cinquantaine d'années un vieux fantasme qui revient régulièrement sur le devant de la scène (voir ), revivifié qu'il est par la banalisation des technologies nomades (voir ).

Outre le paquebot (voir et ), le container (voir ), voir la station spatiale (voir ), c'est la voiture, couplée ou non à la caravane (voir et ), qui porte depuis longtemps cet imaginaire, comme le montre l'étonnante image ci-dessus tiré de l'article de Reyner Banham, A home is not a house. Sur ce sujet, vous trouverez plus d'infos sur le toujours excellent site Deconcrete (cliquer sur Unité d'habitation).

Le train, que Le Corbusier voyait comme une ville (voir ), continue, lui aussi, toujours à alimenter le mythe, soit avec des visions très sombres () soit, au contraire, avec des projets plutôt joyeux (). C'est clairement dans cette dernière veine que s'inscrit l'architecte suédois Jagnefalt Milton, avec son projet pour la ville norvégienne d'Ândalnes, qui abrite le terminus de la Rauma Line. (Tous les détails ).

C'est beau, c'est simple, c'est élégant, et cela continue à faire vivre cette belle idée d'habitat nomade. Que demander de plus ?




Et pour lier l'image du haut avec celles du bas, je ne résiste pas à vous renvoyer sur ce génial projet, .

Thursday, January 06, 2011

SNIPER'S VISIONS

Quand le regard du photographe rejoint celui du sniper, cela peut donner des images comme celles-là.

Elles sont signées Olivo Barbieri et tirées de l'étonnante série Specific Modena.

On y retrouve, dans l'esprit, le travail de Michael Wolf avec Transparent City, mais aussi, dans le traitement, les dessins préparatoires de Christo pour ses installations (voir, par exemple, ou ).

Monday, January 03, 2011

PLAY THE ROAD IN INDIA

En écho à mon post "Cars : one new toy story ?" qui se concluait par la photo de la sculpture Vroom Vroom ci-dessus, je voulais vous proposer cette toute récente campagne passée dans la presse indienne pour le diesel d'India Oil. Ca se dispense - je crois - de tout commentaire.

Et au même moment sur les panneaux d'affichage, la même agence de publicité, Y&R Mumbaï, passait la campagne ci-dessous, montrant que si la voiture était un gros joujou, elle était aussi - et surtout - un élément de statut social qui méritait le plus grand soin ... surtout dans les rues poussiéreuses du pays.
  Sur la mobilité ludique en Inde, voir "Quand Tata fait juste oops !"

Sunday, January 02, 2011

LA FIGURE DE LA BATMOBILE COMME MODÈLE DE LA VOITURE ÉCOLO-LUDIQUE DU FUTUR ?

Pour faire suite à mon précédent post sur le retour de l'idéal sécuritaire de la Batmobile, je voudrais revenir sur un autre aspect du mythe de cette voiture, celle de la puissance et de la vitesse. Un mythe jamais disparu notamment chez les constructeurs automobiles, même généralistes (voir par exemple, ), mais peu valorisé sur le plan commercial dans les pays occidentaux, la vitesse n'étant plus vraiment un argument vendeur dans les contrée qui ont découvert la voiture depuis 50 ans (c'est moins vrai dans d'autres zones mondiales).

Pour les mordus à la vitesse, il reste la course automobile sur circuit ou les jeux vidéo, qui eux permettent toutes les transgressions possibles en matière de conduite et de violence routière (voir ((Out of) control). C'est d'ailleurs ce qui fait le le succès de jeux comme "Need for speed - Hot Pursuit", ou de la série "Gran Turismo".

A l'éternelle question de savoir si ce genre de jeux sont des pousses aux crimes ou au contraire des moyens de se défouler afin d'éviter le passage à l'acte, je crois que cela fait longtemps que la réponse est connue : c'est bien évidement la deuxième option la bonne.

Surtout que l'on sait maintenant que loin de rendre les jeunes accrocs à la bagnoles, les jeux vidéo auraient plutôt tendance à les en éloigner, les gamers trouvant la voiture traditionnelle trop ennuyeuse par rapport à celles qu'ils peuvent conduire avec leur console (voir ).

L'enjeu pour les constructeurs automobiles est de savoir comment capter à leur profit cette culture du jeu vidéo, qui aujourd'hui les dessert tant.

Les pistes de réflexions ne manquent pas (voir par exemple, Nissan) et aujourd'hui les jeunes designers automobiles travaillent directement là-dessus - voir sur ce sujet mon post "Comment vendre une voiture aux 16-23 ans en 2030 ?", dans lequel je donnais quelques chiffres qui montraient comment les jeunes japonais décrochaient de la voiture au profit du virtuel.

Depuis le phénomène s'est généralisé dans le monde occidental (voir, entre autres, DS ou DS ?) et concerne même aujourd'hui les Etats-Unis. (voir le passionnant : "Is Digital Revolution Driving Decline in U.S. Car Culture ?")

On touche évidement là une des grande question de ce début du XXI° siècle, "peut-on penser la ville et ses mobilités sans les jeux vidéo ?", sujet sur lequel commence à apparaître des travaux assez intéressants, comme ceux de William Draves avec son livre "Nine Shift : work, life and éducation in the 21st century". Pour lui, "l'ère du numérique remodèle les États-Unis et le monde au début de ce siècle, tout comme l'automobile américaine a remodelé la vie au début du siècle dernier."


Alors pourquoi toutes ces analyses avec des images d'un bolide inspiré de la Batmobile ? Tout simplement car ce bolide - la X1 - est le concept car présenté dans le dernier "Gran Turismo V " et qu'il crystallise, selon moi, tout ce débat sur la capacité, ou non, des jeux vidéo à porter les nouveaux imaginaires automobiles.

Présentée avec les codes de l'univers de Batman (voir la vidéo ), cette voiture totalement virtuelle, fusion d'une F1 et d'une Sport-proto, a été conçue par Sony avec le directeur technique de l'écurie Red Bull afin de pulvériser tous les records sur circuit (voir les explications ).

A priori, on pourrait donc considérer cette X1 comme un total contre sens par rapport aux nouvelles attentes automobiles
(petit véhicule, écolos, pas forcément rapide ... ) Mais ce n'est peut-être pas aussi simple.

La question toute simple, et tout bête, que je me pose est, en effet, de savoir si ce genre de concept va encore un peu plus accélérer le désamour vis à vis des vraies voitures (forcément beaucoup moins sexy !!), ou au contraire ouvrir des pistes sur les formes automobiles du futur, permettant notamment de sortir de la figure ultra dominante de la bonne berline bourgeoise ?

Ou dit autrement : et si la Batmobile permettait d'inventer la voiture écolo désirable du futur ?

Il y a peut-être un début de réponse , avec des voitures comme la Volvo Air Motion, la Cadillac Aera de GM ou la MX-0 de Mazda, avec chacune leurs lignes de bolide de course, et pourtant - en tout cas sur le papier - très vertueuses sur le plan environnemental (tous les détails ). On est pas obligé de croire à cette hypothèse, mais on ne peut pas, non plus, totalement l'écarter ...


Et ne pas oublier sur ce thème de la sportivité écolo, la Nike One

Friday, December 31, 2010

QUAND LES NARCOS REVEILLENT L'IDEAL DE LA BATMOBILE


Il y a quelques années, dans le cadre de Fiction Cities et des réflexions sur le thème Fiction/Not fiction, j'avais essayé de mieux comprendre la façon dont certains films portaient de façon très forte les imaginaires automobiles dans différents pays.

J'avais, bien évidement, retenu dans ma sélection de films, les différentes séries, y compris télé, des Batman afin d'analyser l'évolution des formes de la Batmobile, dont l'histoire est particulièrement riche - voir le très complet site Batmobile history.

En trois slides - voir ci-dessus - j'avais notamment voulu montrer comment les attentats du 11 septembre - et la grande parano américaine qui s'en était suivie - avaient totalement modifié la façon de penser ce véhicule, et comment la Batmobile était devenue, en 2005 dans "Batman Begins", un vulgaire un Super Humvee de l'US Army. D'une voiture de conquérant avec les ailes déployées, on était passé à une voiture de trouillard replié sur lui même. Pas franchement glorieux, mais révélateur de l'état d'esprit des américains à l'époque, dont l'idéal automobile était le Hummer.

On pouvait légitimement penser que cet idéal automobile avait sérieusement décliné depuis quelques années, comme l'avait d'ailleurs symbolisé en 2009 la vente par General Motors de la marque Hummer au groupe chinois Sichuan Tengzhong Heavy Industrial Machinery.

Mais c'était oublier que si un Occident riche et pacifié rêve dorénavant de voitures toujours plus petites et écolos, certaines parties du monde sombraient, elles, dans la violence et faisaient de la voiture blindée un véritable idéal automobile (voir Bullet Proof).

Aujourd'hui le marché de la voiture blindée est en pleine expansion "Annual sales of armored vehicles now form a luxury niche in the global car market worth roughly $4.4 billion for carmakers, said Peter Schmidt, managing director of Automotive Industry Data, a Warwick, England-based consultancy. That does not include the many smaller specialist companies providing armoring services", peut-on ainsi lire dans l'excellente enquête "DaimlerChrysler, VW, BMW, Ford Sell Armored Cars at Record Rate"

Et c'est, sans véritable surprise, qu'on apprend toujours dans ce même article que "Latin America, including Central America and Mexico, accounts for about half the carmakers' global market for armored vehicles, according to an internal Ford market study provided by Vaughn. The region is also the fastest-growing market, along with the Middle East, with a 7 percent share, and Asia, with 2 percent. Western and Eastern Europe account for 17 percent and 13 percent respectively, Ford estimated. The U.S. has only 2 percent of the market and Africa has 3 percent."


Dans un pays comme le Mexique, la montée en puissance des narcos, qui roulent tous dans ces engins, la lutte particulièrement meurtrière contre ces mêmes narcos (plus de 10 000 morts en 4 ans !!!) et l'incroyable expansion de l'industrie du kidnapping ( 4 enlèvements sont dénoncés à la police en moyenne chaque jour depuis le début de l’année 2010, en sachant que seuls 25% des kidnappings sont déclarés par crainte de représailles !! ), expliquent très largement cette croissance du marché de la voiture blindée qui dépasserait aujourd'hui les 80 millions de dollars annuellement.

Voir, pour plus de détails, "Mexico’s Armored Car Market Now Worth $80 Million Annually", dans lequel on peut lire, notamment, "Volkswagen offering an armored Jetta for the still-expensive amount of $70,000", qui indique que ce marché de la sécurité touche tous les segments.

Et pour donner corps à ce phénomène, je vous propose ces quelques images tirées du reportage Mexican Armor Industry, et vous incite à regarder l'instructive vidéo Mexico Violence a Boon to Armored Car Industry.

Ce post fait bien évidement le lien entre mes différents posts sur la violence en Amérique latine, le poids des narcos dans ces pays ( et ), mais aussi la montée en puissance de la pauvreté et des inégalités dans cette région ( et ) et le rôle des super-héros ().