Si on part du principe souvent développé dans ce blog, que la mobilité urbaine de demain va organiser autour de deux offres a priori opposées, mais dans la réalité complémentaires, à savoir :
- d’un côté, la voiture autonome (la recherche du moindre effort physique)
- de l’autre, la mobilité sportive (la recherche de l’effort physique)
Alors …
Alors, l’une des questions pour penser demain pourrait être : qui pourrait réunir sous sa bannière ces deux imaginaires ?
Dit autrement : qui pourrait réunir dans un même discours un canapé, un lit et un fauteuil, en tant que symbole de la voiture autonome, avec un vélo, un skate et des rolliers en tant que symbole de la mobilité sportive ?
Oui cela peut paraître stupide et j’avoue que je n’avais jamais fait cette hypothèse avant de découvrir les trois derniers spots publicitaires que vient de sortir la marque aux États-Unis.
On y voit quoi ? Trois scènes de jeunes avachis soit sur un lit - là -, soit sur un canapé - là -, soit sur un fauteuil - là - et qui en clin d'oeil, se lèvent pour faire du vélo, du skate ou du roller.
Ca n'aurait rien d'extraordinaire en soi, si les trois meubles n'étaient mobiles et roulants.
On retrouve dans ces trois spots, le fantasme de la voiture autonome - "je roule en faisant autre chose que de conduire" - et son pendant, la volonté de pouvoir bouger de light et sportive "quand je veux, comme je veux".
Ce n'est pas très étonnant que ces films émanent d'une marque de fringues.
Le soucis de Gap, c'est le corps au repos ou en mouvement.
On a avec ces spots, l'illustration parfaite que la mobilité de demain va devoir se penser autour du corps et non plus de la technique.
Et qui mieux d'autre qu'une marque d'habillement peut tenir ce discours ?
On peut en sourire ou en douter.
On est avec Gap, dans le prolongement de nos réflexions sur le poids de certaines marques dites "textiles" dans nos façons de penser demain - voir :