Tuesday, November 24, 2020

ET SI C'ÉTAIT LA VILLE QUI CONSTRUISAIT L'AGRICULTURE DU XXI° SIÈCLE ?

- Dans le cadre de notre chantier "Qui va construire le XXI° siècle ?"

- Et dans le prolongement de  "Qui va construire l'agriculture du XXI° siècle ?"

L’histoire de la ville est intimement liée à celle des territoires productifs, c’est une co-évolution” expliquait récemment Sébastien Marot, commissaire de la passionnante exposition "Agriculture and Architecture: Taking the Country’s Side" montée au printemps dernier à l’EPFL.


Cette exposition développe l’idée que l’agriculture et l’architecture sont deux disciplines jumelles nées lors de la révolution néolithique -


Une hypothèse de travail qui conduit à s'interroger sur la nature des liens que l'agriculture et la ville pourraient entretenir dans les décennies à venir.


Pour y réfléchir, "Agriculture and Architecture: Taking the Country’s Side" propose quatre scenarios.


Les voici.


"Incorporation. La métropole capitaliste absorbe la campagne."

"C’est l’orientation de ceux qui pensent que le remède se trouve dans la poursuite de la concentration urbaine et dans l’intensification de la voie technologique. Superserres, fermes verticales, OGM, production hors sol, hydroponie. Dans ce scénario futuriste, les métropoles deviennent les tours de contrôle d’une campagne vidée de ses habitants." .


"Négociation. L’urbanisme intègre l’agriculture à son programme comme une palette de nouvelles composantes."

"Les espaces agricoles sont pensés comme des composantes à part entière de villes qui en retour sont conçues à partir des territoires qui les alimentent. Dans cette perspective d’“urbanisme agricole”, les démarches de l’urbanisme et de l’agriculture renégocient leurs jurisprudences respectives et les renouvellent afin de se réinventer mutuellement." .


"Infiltration. Les pratiques agricoles et horticoles colonisent les villes et leurs marges."
"C’est la démarche, engagée dans les nombreuses initiatives d’« agriculture urbaine », qui investit les surfaces excédentaires ou délaissées des agglomérations existantes : friches, toitures, parcs, talus, etc. Sans remettre en question la logique et les réalités de la condition urbaine actuelle, ces initiatives se saisissent de la production, de l’approvisionnement et de la consommation alimentaires pour amorcer des collectifs et des pratiques solidaires dans les territoires déracinés des métropoles." .


"Sécession. De nouvelles formes de communes plus autonomes s’affranchissent de l’orbite des métropoles."
"C’est la démarche, plus radicale et volontiers agrarienne, de ceux qui remettent en question l’hégémonie de la métropole. Quitter la ville en quête d’autonomie. On peut rattacher à cette nébuleuse d’initiatives toute une série de mouvements d’affranchissement et/ou d’enracinement communautaires à caractère politique comme les « Zones à Défendre » ou les regroupements de communes volontaires.-.

Plus d'explications et de développement sur ces hypothèses, .


Des scenarii qui renvoient directement à deux de nos grandes interrogations 

- "Et si les villes devenaient d'immenses fermes ?"

- "C'est quoi demain, la campagne ?


On poursuit la réflexion.