Friday, October 21, 2016

"THINK AIRBNB FOR CARS" OU L'OBSESSION DU "PARTAGE"

Quand un constructeur automobile - en l'occurrence le chinois Geely s'appuyant sur le savoir-faire sa filiale Volvo - fait le constat que les digital natives décrochent de la voiture, mais qu'il veut continuer à vendre des voitures, il invente la 01, une voiture conçue comme une plate-forme de services avec notamment un bouton qui permet de la mettre en location-partage.

Le service s'appelle Link & Co et se veut le AirBnB de la voiture.

La promesse a le mérite d'être simple et double :

- aux acheteurs de la 01, Geely dit " Votre voiture est une source de revenus, et plus seulement de coûts"
- aux sans-voiture, Geely dit "Vous avez raison de ne pas avoir de voiture, celles-ci sont dorénavant louables n'importe où, n'importe quand, de façon simple et fluide".

Evidement, la réalité risque d'être un peu plus compliqué, surtout avec la banalisation de la voiture autonome dans les années qui viennent.

Qu'importe... La promesse apparait d'autant plus belle qu'elle semble aller dans le sens de l'histoire : tout est partageable, mais surtout tout est louable et donc tout est monétisable. N'oublions que la nouvelle économie dite du partage c'est la course au gain permanent, de ne rien rendre gratuit mais au contraire tout monnayable - voir "il est où le partage ?"

Mais surtout avec la 01, on a la confirmation que demain la voiture ne sera plus une voiture, mais un hub, une plate-forme que ce soit sous la forme d'un bouton de partage ou d'une voiture autonome.

Demain ce qui vaudra cher et qui aura de la valeur dans une voiture, ça ne sera pas la tôle, mais les infos qu'elle récupérera sur le conducteur et tous les utilisateurs de la voiture.

Demain la voiture ne sera plus une voiture, elle sera un terminal ayant vocation à absorber de la data. 

Dans son rapport "Monetizing Car Data", McKinsey évalue la totalité des données générées par les voitures connectées à 750 millions de dollars d'ici 2030.