Wednesday, October 05, 2016

STADE : DU COLLECTIF AU CONNECTIF ?

Avant, on allait au stade pour voir une spectacle "en vrai" - c'était supposé être mieux qu'à la télé.

Depuis quelques années, on va au stade toujours pour voir un spectacle en vrai, mais on passe de plus en plus de temps à regarder l'écran qui reprend les images de la télé, ou à regarder son téléphone pour envoyer du tweet, des images ... 

Aujourd'hui les stades sont de plus en plus connectés et équipés d'écrans de plus en plus large.

Parallèlement avec le développement du e-sport, les stades deviennent des salles de spectacles d'affrontements virtuels.

Les spectateurs sont dans un stade, mais ils regardent des écrans ... que des écrans. Les grands où se déroulent les confrontation, les petits (ceux de leurs smart-phones) avec lequel ils communiquent.

Bref que ce soit avec le sport ou le e-sport, le stade change de nature.

Le stade n'est plus seulement un lieu du collectif, il devient un lieu du connectif.

Le phénomène n'est pas propre au sport. Le sport n'est que le précurseur d'un mouvement plus global d'une domination du connectif aboutissant à ce que j'appelle un collectif dispersé.

C'est pas mieux ou moins bien que le collectif densifié, c'est juste l'illustration d'une sociabilité en réseau qui interroge forcément sur les lieux du sport demain. 

Le stade va-t-il rester le lieux des supporters et de la fête ?

Les fan zones ne vont-elles pas remplacer le stade ?

Composées juste d'un écran et de vastes espaces libres, on va autant dans une fan zones pour faire la fête que pour regarder un match. On y est plus libre, on peut les cons, on peut picoler, draguer, on est pas bloquer sur un fauteuil avec des voisins que l'on a pas forcément choisis. Les fan zones sont le symbole même de ce besoin d'un autre collectif que celui proposé par les stades. 

Voir à ce sujet le très bon "De quoi la fan zone est-elle le nom ?" signé Pascal Guibert qui remarque très justement que "le fan est en train de supplanter le supporter" dans l'esprit des organisateurs des grandes complétions. "Le fan a un profil un peu plus large (hommes, femmes, familles, jeunes, il vient avant tout pour assister à un spectacle, vivre des émotions et surtout paraît prêt à consommer toute une série de prestations connexes spécialement conçus pour lui".

D'où ma question : et si, au lieu de tenter de ressembler de plus en plus à un cinéma et à une salles de concerts, le stade s'inventer de nouvelles approches spatiales permettant un vrai collectif festif et rassembleur comme dans les fans zones ? 

Dit autrement : et si demain les stades passaient du connectif au festif ?

Voir à ce sujet "Et si demain le vrai stade était en dehors du stade ?"

On reparlera de ces évolutions des lieux du sport lors de notre prochain Atelier Transit-City organisé le 18 novembre autour de la question "Et si le sport était en train de dévorer le monde ?"