Tuesday, October 11, 2016

ET SI LA CORÉE ET LE JAPON DEVAIENT RÉINVENTER LE SPORT ?

Les prochains Jeux Olympiques n'auront pas lieu n'importe où.

Ils auront lieux en Corée du Sud en 2018 et au Japon en 2020, deux pays grands émetteurs de cette nouvelle pop culture ludique qui domine le monde depuis les années 80.


Le Japon a dominé les imaginaires techno-ludiques dans les années 90 avec ses mangas, ses jeux vidéo, ses PlayStation, ses GamesBoy, ses Pokemons, mais aussi sa passion pour les robots.

Depuis 2000, c'est clairement la Corée qui a pris le relais de ce leadership avec sa jeunesse hyper-connectée, sa K-pop et son rôle majeur dans le développement du E-Sport. Le succès mondial d'une marque comme Samsung ou celui fulgurant du Gangnam Style, sont deux symboles de la puissance de de l'hallyu, le nouveau soft power coréen sur le monde. Voir "Et si c'état en Corée que s'inventait une partie de notre avenir urbain et mobile ?"

L'une des questions que l'on peut dès lors se poser est : est-ce que ces cultures asiatiques vont déteindre sur les JO et sur la façon de penser et de pratiquer le sport ?

L'apparition lors de la cérémonie de clôture des JO de Rio du premier ministre japonais Shinzo Abe déguisé en Super Mario entouré de Pikachu et d'un Gundammontrait combien le Japon a clairement décidé de profiter des Jeux de Tokyo de 2020 pour réaffirmer le poids de sa pop culture dans le monde, mais aussi du poids de cette même pop culture sur sa façon de penser la ville, la mobilité et le sport.

Sur l'aspect techno et urbain, si les JO de 64 ont été les Jeux du lancement du Shinkansen et de l'apparition de Tesujin 28, héros emblématique de la culture nippone, ceux de 2020 vont être ceux de la voiture autonome notamment à hydrogène, du robot et des exosquelettes.

Sur l'aspect pop culture, difficile d'imaginer que la culture otaku qui façonne déjà largement les imaginaires et les pratiques urbaines de l'archipel, n'imprègne pas l'univers des Jeux Olympiques et, surtout, la façon de les présenter le sport et de le diffuser - voir "Fiction / Not Fiction".

Difficile aussi d'imaginer que les grandes marques japonaises du gamin - les Sony, Nintendo, entre autres - ne fassent pas le forcing pour que le e-sport devienne sport olympique. Les démarches sont en tout cas en cours, et il est certain que le CIO ne restera pas longtemps insensible d'une part part à la manne financière que génère le e-sport, mais aussi à la capacité de ce dernier à rajeunir l'audience des JO plutôt vieillissante.

Le Japon devra faire d'autant fort avec ses jeux que deux ans auparavant, en 2018, la Corée aura tout fait, elle aussi, pour révolutionner l'approche du sport via les nouvelles technos avec ses jeux de PyeongChang.

Pays le plus connecté au monde et pays du e-sport, la Corée va, en effet, profiter des JO de PyeongChang pour montrer tout son savoir-faire dans le domaine des nouvelles technologies. On l'a vu à Rio avec les trois Samsung Galaxy Studio qui laissaient entrevoir comment la réalité virtuelle allait devenir un des outils incontournable du sport demain. On pouvait même se demander si ces studios ne préfiguraient pas d'une certaine façon le stade connecté du futur - voir "Stade : du collectif au connectif ?" ou "Minnesota Vikings new stadium includes high-tech fan experience with virtual relatif activities".

La première étape de cette offensive coréenne fut le lancement dès 2015 de la signature "Passion Connected" pour PyeongChang.


La deuxième étape de l'offensive fut l'annonce du lancement de la 5G à l'occasion des Jeux et la diffusion d'un premier spot promotionnel montrant concrètement ce que cela allait pouvoir changer pour nous spectateur. Le spot est visible .

On retrouve avec les images ci-dessus ce que Canal + imaginait en 2050 avec son Futur Football Club - voir "C'est quoi demain regarder un match de foot ?" Et oui, aujourd'hui cela va très vite ;-))

On comprend que le e-sport va devenir le modèle - c'est lui qui va devenir la référence.

On va vouloir vivre les compétitions comme on joue devant son écran.

Les mondes, les techniques et les imaginaires du jeu vidéo et du e-sport vont manger le monde du sport ... et celui de la télévision.

Ils vont créer de nouvelles attentes et donc de nouvelles offres ... et de nouvelles façons de pratiquer le sport.

Pour avoir une petite idée de ce qui se prépare, il faut lire les lignes ci-dessous.
"Recently emerged from stealth mode, startup Genvid Technologies has the lofty goal of creating “revolutionary eSports broadcasts.” By bringing interactive elements and multiple camera angles into live-streamed games, co-founder Jacob Navok hopes to hook a whole new audience with more compelling broadcasts and greater opportunities to monetize competitions. 
The challenge is that video games are built with players, rather than spectators, in mind. Genvid hopes to solve this problem by enabling developers to control camera angles during live-streamed games as if they were in the editing booth at major sporting events. This would create a more compelling narrative with built-in storytelling and emotion — something that would be appealing to sponsors, advertisers and viewers." - .
On s'arrêtera là pour aujourd'hui dans les réflexions prospective, mais on y reviendra très vite notamment le 18 novembre prochain lors de l'Atelier Transit-City organisé autour de la question "Et si le sport dévorait le monde ?"