Monday, January 03, 2022

ET SI L'ÉCONOMIE DE LA PARESSE DÉVELOPPAIT LA PRATIQUE SPORTIVE ?

Se demander si la paresse peut développer la pratique sportive, peut ressembler à un oxymore.


Mais regardons les choses simplement.


Ce post part d’un constat et fait une hypothèse :


- le constat est celui que fait le journaliste économique Fréderic Filloux sur la montée en puissance d’une nouvelle économie : l’économie de la paresse.


- l’hypothèse est, elle, faite par mon compère Patrick Roult, pour qui cette nouvelle économie de la paresse pourrait être une aubaine exceptionnelle pour le monde du sport - voir,


Reprenons les choses.


C’est quoi l’économie de la paresse ?


L’économie de la paresse, c’est celle née de tous les nouveaux services qui évitent de se déplacer ou de se fatiguer. 


L’économie de la paresse, c’est l'économie de l'hyper commodité.


C’est donc aussi bien les services de livraisons alimentaires que les offres de microbilité motorisée, les trottinettes électriques notamment.


Elle s’adresse à ceux qui “ne peuvent pas attendre, encore moins marcher dix minutes. Ils empruntent une trottinette en libre-service pour faire deux cents mètres, et oublient leur éco-anxiété, l’espace d’une commande sur Amazon Fresh, Doordash, UberEats, ou autres”.


Cette économie de la paresse est une économie en pleine croissance - “Aux Etats-Unis et en Europe, les 10 plus gros livreurs d’épicerie à domicile ont collectivement levé près de 15 milliards de dollars” soit “deux fois les sommes levées par SpaceX ou trois fois les financements cumulés de Moderna et BioNtech.


C’est donc une économie très puissante mais dont la principale bénéficiaire pourrait être selon F. Filiouxl’industrie de la perte de poids — salles de gym, articles de fitness — car avec cette sédentarité bien entretenue, l’unique indice en hausse sera celui de la masse corporelle des clients."


Sur ce sujet des liens entre cette nouvelle économie et la santé, voir : 

- "La future obésité mobile ?"

- "Et si les nutritionnistes devenaient les grands urbanistes du XXI° siècle ?"


Comment le sport pourrait en profiter ?


Toute la question est donc aujourd’hui de savoir comment le monde du sport pourrait profiter de cette économie de la paresse ? 


Pour Patrick Roult de l’Insep cela suppose que les acteurs traditionnels du sport se remettent en question carce besoin d'activité physique ou de sport ne peut pas être totalement décorrelé du moteur de cette économie de la flemme et des imaginaires qui vont avec : "tout, tout de suite, où je veux, quand je veux et avec le moins d'efforts ou de frictions possibles" - plus, .


Mais surtout, quel acteur du sport pourrait en profiter ?


Aujourd’hui, quel acteur du sport peut aujourd’hui proposer une offre de sport n’importe où et n’importe quand


On peut chacun à titre individuel chausser une paire de running et aller courir deux heures en ville ou dans les champs.


On peut chacun à titre individuel enfiler une combinaison de natation et aller nager une heures en mer ou dans un fleuve.


Aujourd'hui quelle fédération sportive ou quel acteur du sport m'offre des services pour accompagner et facilité cette liberté ?


Et qu'est-ce qu'une fédération sportive ou un acteur traditionnel pourraient m'apporter pour répondre à ce besoin d'indépendance et de liberté ?


Dit autrement :


C'est qui aujourd'hui l'acteur ou les acteurs de l'hyper commodité dans le monde du sport ?


Et ça se définit comment l'hyper commodité dans l'offre sportive ?


C'est une vraie question stratégique.


Pistes possibles de réflexions, là :

- "Et si Strava faisait exploser les codes du sport du XX° siècle ?"

- "Et si Apple devenait l'acteur le plus puissant du monde ?"

- "Et Apple ringardisait Nike ?"


On y revient très vite.