Tuesday, May 10, 2022

ET SI LES PEUPLES AUTOCHTONES PERMETTAIENT DE PENSER LE FUTUR DU SPORT AUTREMENT ?

Dans le cadre de notre Prospective Sport Lab ®, nous sommes engagés depuis plusieurs mois dans une vaste réflexion sur les nouvelles vocations du sport à l’heure de la crise écologique et climatique.


C’est dans ce contexte que nous travaillons autour de la question : et si la défense du vivant devenait le coeur du contrat sportif du XXI° siècle ?


Dans ce cadre, la première question à se poser est simple : si la prochaine vocation du sport est de protéger le vivant, quels sont aujourd’hui les grands protecteurs du vivant ?


Parmi les réponses possibles, une émerge tout de suite : les peuples autochtones.


Aujourd’hui selon l’ONU, si les peuples autochtones ne représentent que 400 millions de personnes sur terre, ils préservent 80% de la biodiversité de la planète.


Ils ont, en effet, comme particularité d’avoir un rapport à la nature totalement différent de la culture occidentale : l’homme n’est pas là pour exploiter la nature, mais au contraire pour la préserver au sein d'une cosmogonie qui met les humains au même plan que les non-humains.


Cela fait maintenant près d’une vingtaine d’années notamment qu’avec des travaux comme deux de l'ethnologue Philippe Descola, on a compris que la césure nature/culture est une césure purement Occidentale


Cette césure a permis une vision purement instrumentalisée de la nature (la nature est là pour être exploitée), avec toutes les conséquences de détériorations écologiques que l’on connait aujourd’hui.


Dès lors …


Dès lors, pourquoi ne pas prendre ces peuples autochtones respectueux du vivant, de tout le vivant, comme référence pour penser le sportif de demain ?


Pas le sportif du XIX et du XX° siècle seulement obsédé par ses perfs ou ses muscles, mais celui du XXI° qui s'interrogera sur les conséquences que son activité sportive sur le vivant, tout le vivant.


Si on accepte cette hypothèse de travail, alors il est urgent de se plonger dans une littérature trop peu sollicitée pour penser le sport demain; celle de l’éthnologie et plus particulièrement celle consacrée aux peuples autochtones et à leurs rapports avec l’environnement non humain.


Parmi cette littérature, les titres de la nouvelle collection “Voix de la Terre” d’Acte Sud conçue pour repenser notre relation aux vivants vont totalement dans ce sens - et .


Évidement on ne parle jamais de sport dans ces deux livres, et pourtant tout y est pour tenter de redéfinir ses missions au XXI° siècle !


Il suffit juste de se donner la peine de les lire et surtout d’accepter que les futurs du sport ne s’écrivent pas seulement autour des datas, du numérique et d'une consommation d'énergie toujours en hausse.


On en reparle très vite.


Sur cette question, voir aussi "Et si le sauvage devenait le nouvel horizon du sport ?