"Vieillir, ce n’est pas renoncer.
Vieillir, ce n’est pas devenir raisonnable." (...)
(...) "Tout le monde dort dans le village à l’exception du chat de la voisine, vieux lui aussi, qui me regarde courir lentement.
Oui, je cours lentement mais je cours et personne pour se moquer de moi.
A l’ombre portée des arbres fruitiers, sur le chemin, je sais quelle heure il est.
Je ralentis près de la cabane à outils et cherche l’ombre.
Je cours maladroitement mais je cours.
Pas question de m’arrêter ni de ralentir.
Pas question d’aller plus loin.
L’important est de revenir sans avoir le souffle coupé.
Conquête de et sur soi-même.
Je ressemble à une tortue échouée au milieu de nulle part mais j’ai réussi.
J’ai réussi quoi ? A faire la même chose que la veille.
Vieillir, c’est un perpétuel devenir.
Ce n’est pas l’art d’accommoder ce qui nous reste mais faire circuler autrement ce que nous possédons encore, au-delà même de ce que nous imaginons."
On en reparle le 6 juin, là.