Devenir
Plateau
Rhizome
Agencement
Corps sans Organes
Machines Désirantes
Différence et Répétition ...
Et si les grands concepts de Gilles Deleuze nous aidaient à penser autrement la notion de marque de sport ?
Architecture, Mobilité, Nomadisme, Urbanisme, Nouveaux Imaginaires urbains, Nouvelles Fictions, Prospective, Nouveaux imaginaires du corps, Nouveaux imaginaires du sport
Devenir
Plateau
Rhizome
Agencement
Corps sans Organes
Machines Désirantes
Différence et Répétition ...
Et si les grands concepts de Gilles Deleuze nous aidaient à penser autrement la notion de marque de sport ?
Probablement la seule marque de sport qui revendique la futilité de l'exercice physique, tout en proposant des produits d'une qualité technique irréprochable pour rendre cette futilité confortable.
Le sport serait présenté comme une anesthésie temporaire de l'ennui et de l'angoisse existentielle.
Le slogan serait « L’effort est vain, mais faites le quand même »
Au «Just do it» de Nike, Houellebecq Sport ® répondrait par un «Do it anyway» désabusé
Les égéries des campagnes de pub seraient des intellos en crise, des employés de bureau désabusés, ou des philosophes solitaires faisant du sport non par plaisir, mais par obligation hygiénique ou pour tuer le temps.
Les films publicitaires faits de long plans statiques de banlieues bien sinistres et de supermarchés déserts, s’accompagneraient en voix off d'un manifeste quasi-nihiliste «On court parce que l'intérieur est devenu insupportable. Parce qu'à l'ère du capitalisme tardif, le corps est la dernière chose que l'on croit encore pouvoir contrôler, même si le temps, la maladie et la génétique ont déjà tiré au sort la date de votre déclin. ». Les spots se termineraient par un dépressif «Houellebecq Sport ® ne vous promet rien. Ni victoire, ni sens. Juste du confort pour la durée de votre fuite.»
Houellebecq Sport ® serait ainsi non seulement une marque de sport, mais surtout une méta-marque, une critique performative de l'industrie du sport elle-même.
En reconnaissant ouvertement l'absurdité, Houellebecq Sport ® proposerait une forme de soulagement.
Si le sport n'a pas de sens profond, la pression de la performance s'effondre. Vous n'avez pas besoin de vous sentir inspiré, juste de bouger pour des raisons purement mécaniques ou pour mieux supporter le reste de votre vie.
Cela pourrait rendre les discours des autres marques (Nike, Adidas, etc...) soudainement creux et infantilisants par contraste.
Houellebecq Sport ®, en étant honnête sur le néant, deviendrait paradoxalement la marque la plus authentique.
À méditer...
On en reparle le 28 novembre, là.
Parmi les nombreuses questions que cela pose, celle-ci :
- La performance peut-elle rester la quête d'un record ou devient-elle plutôt la gestion personnalisée de la santé et de la longévité redéfinissant ainsi le rôle du vêtement ou de l'objet sportif ?
Parmi les nombreuses questions que cela pose, celle-ci :
- La conception doit-elle passer d'une logique de l'innovation produit à une logique d'écosystème circulaire, où la régénération et le recyclage deviennent les indicateurs premiers de la qualité et non plus seulement l'usage initial ?
Parmi les nombreuses questions que cela pose, celle-ci :
- Face à des consommateurs de plus en plus engagés, l'identité de marque doit-elle prendre position sur des questions sociétales et politiques ou doit-elle se cantonner à un rôle neutre, perdant ainsi sa pertinence narrative ?
Trois questions donc, mais une multiplicité de façons de les aborder.
On y reviendra et on vous présentera nos réflexions sous quatre angles différents lors des cinquièmes Rencontres Sport/Équipement/Stratégie ® organisées le vendredi 28 novembre autour de la question "C'est quoi demain, une marque de sport ?"
Quatre intervenants, quatre angles :
- François BELLANGER, dir. du Prospective Sport Lab ® : "Et si les marques devaient tout remettre à plat ?"
- Paul VACCA, consultant en stratégies culturelles : "Quand les marques deviennent des mondes".
- Patrick ROULT, chef du pôle haut niveau de l'INSEP : "Fédérations sportives : stratégie de marques au risque de l'engagement".
- Patrick BAYEUX, dir. de Décideurs du sport : "Un territoire peut-il être une marque de sport !"
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Et si a contrario de la toute récente campagne australienne de BYD qui dénigre la mobilité à cheval, on imaginait plutôt que cette dernière devienne le luxe de demain ?
Et si demain, le luxe ce n'était plus le moteur, mais le vivant ?
Et si le cheval permettait de penser cette possible mutation des références ?
C’est en tout cas ce que faisait avec beaucoup de talent et d’onirisme la campagne #ofcourseahorse signée Gucci en 2020 - à voir, là..
En 2018, au sein de Transit-City nous avons monté le Horse Mobility Lab afin de voir comment les imaginaires équestres pourraient ou non nous amener à réfléchir autrement aux mobilités urbaines dans les villes de demain.
C’est un chantier qui s'est révélé très fécond pour penser tant les autoroutes (là), que la signalétique routière (là), les espaces publics (là), l’architecture et l'organisation des immeubles (là), la forme des voitures (là ou là), mais aussi les services (là), la compétition de haut niveau (là et là), ainsi que la place possible de certaines marques de luxe (là) dans les villes qui souhaiteraient remettre du vivant au coeur de leurs réflexions sur les territoires du quotidien - voir, là.
L’exercice était purement intellectuel, le retour du cheval n’étant pas vraiment d’actualité, et nous étions loin d’imaginer qu’en 2025 un constructeur automobile verrait dans le cheval un repoussoir à dénigrer.
C’est pourtant bien ce que fait actuellement le constructeur chinois BYD en Australie avec une campagne signée « Suddenly everything else feels old fashioned » qui n’attaque pas le moteur thermique, mais… le cheval.
Voir le film, là.
Faut-il que l’imaginaire de la voiture électrique soit pauvre, pour qu’un constructeur ait besoin de dénigrer un animal pour tenter de vendre ses modèles !
Et surtout quel aveu de faiblesse : cette campagne semblant reconnaitre que la voiture électrique, en tant que concept, est incapable de définir seule un avenir désirable !!
Et BYD le fait d’autant plus stupide, qu'elle s’inscrit dans une rhétorique totalement dépassée : celle qui voudrait que le nouveau soit nécessairement supérieur à l'ancien.
Sauf qu’à l’heure du réchauffement climatique et de l’épuisement des ressources, mettre sur un même plan une machine issue d'une chaîne industrielle forcément polluante et un être vivant ayant une empreinte carbone et environnementale minimale, est évidement un total contresens, voir une connerie monumentale.
Car c'est avouer que l'on a rien compris aux véritables enjeux du monde qui vient.
Et si on relançait nos réflexions sur le retour du cheval ?
Et si demain, le vrai luxe était de se déplacer à cheval ?