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Saturday, September 19, 2009
TOUTES LES LIMITES DE L'ARCHITECTURE VERTE
Cela fait longtemps que je pense que les architectes sont les pires penseurs urbains. Ils sont tellement obnubilés par le bâti et le fixe, que bien souvent ils ne perçoivent pas ce qui fait vraiment la ville, à savoir le mouvement et la mobilité. La pauvreté des propositions en matière de transport faites par les équipes ayant planché sur le Grand Paris en est un des exemple le plus flagrant (voir, entre autres, là)
S'ajoute à cela une grande difficulté à comprendre certaines mutations pourtant essentielles, notamment celles liées au commerce. Les nouvelles aspirations et les nouveaux modes de vies montrent par exemple un essoufflement du modèle du centre commercial périphérique. Et tout indique que dans les années qui viennent entre le renchérissement du prix de l'essence et une augmentation de la sensibilité environnementale, ce format commercial directement associé à l'automobile va énormément souffrir. Pour info, quand le prix du litre d'essence était à 1, 50 € en juin 2008 en France, bon nombre de supermarché et d'hypermarchés français ont vu leur chiffre d'affaire chutés de - 15%. (Voir sur ce sujet : Et cela ressemblera à quoi la grande distribution ...)
Alors pourquoi je vous parle cela ? C'est que je viens de découvrir les toutes dernière photos du nouveau centre commercial Vulcano Buono, construit dans la banlieue de Naples par Renzo Piano.
Que voit-on sur ces photos ? Tout simplement toutes les limites de l'architecture verte. C'est à dire une architecture qui se veut plus ou moins écolo avec du gazon partout, mais qui dans la réalité se met au service d'un projet qui est tout sauf écologique, à savoir une centre commercial au coeur d'un échangeur autoroutier et dont 99% des clients viendront en voiture.
Il n'existe honnêtement aucune différence entre un centre commercial américain des années 70 (photo ci-dessus) et le nouveau centre conçu par Piano, si ce n'est le gazon sur les murs et la symbolique un peu lourdingue du volcan, proximité du Vésuve oblige.
Et ce genre de chose risque malheureusement de se multiplier dans les années qui viennent. De jolies photos de bâtiments qui seront présentés comme verts, car on oubliera de parler de la façon dont les gens qui y vivent, y travaillent ou y consomment se déplacent.
Il serait peut-être temps que les architectes s'intéressent un tout petit peu aux transports et à la mobilité, et oublient enfin un peu leur chers bâtiments pour penser la ville dans toutes ses réalités. Ca va pas être facile. Ils n'ont jamais été formé pour cela.
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