Tuesday, June 17, 2014

SPEED ?

""Je comprends qu'un chef de gare ait une montre. Mais je en vois pas l'utilité, pour un alpiniste, de se munir de cet outils à découper le temps." 
J'étais pétri de ce préjugé que "l'Amateur d'abîmes" de Samivel avait ancré en moi lorsque je rencontrais pour la première fois Ueli Steck. Ma tête résonnait de ces incantations contre ce "misérable plaisir de connaitre son temps et la vanité ridicule de l'inscrire au retour s'il parait avantageux". dans ce bar de Chamonix aux moquettes murales d'un autre âge, je le regardais avec un scepticisme conservateur. C'était il y a cinq ans. Il venait de gravir la face nord des Grandes Jorasses en deux heures et vingt minutes. Le grimpeur de l'Emmental évoluait alors en des altitudes encore à peu près humaines : les Alpes. versant nord tout de même. Mais s'était déjà illustré par des projets techniques à 6 000 ou 7 000 mètres dans l'Himalaya, comme au Pumori 
Descendant sa bière avec lenteur, Ueli parlait avec l'accent trainant des Helvètes et la quiétude du pécheur de ligne. Paisible ce garçon modeste et disert expliquait comment il s'entrainait avec le Comité olympique suisse, tel un athlète de haut niveau. Je comprenais qu'il n'était pas guide. (...) 
Ni assistance, ni oxygène. Un modèle d'économie de moyens. Aller vite, après tout n'est-ce pas un gage de sécurité ?"
Ce sont les premières lignes de la préface signée Antoine Chandellier du stimulant "Speed" d'Ueli Steck. Un livre qui propose une très belle réflexion sur la notion de performance questionnée sous le prisme de la vitesse

Ou dit autrement : la vitesse est-elle forcément synonyme de performance ?

On reviendra lors de notre prochain Atelier du 26 septembre prochain organisé autour de la question : "C'est quoi penser la performance sportive ?"

Voir aussi sur ce sujet "L'ultra-trailer comme référence de la performance ?"