Saturday, February 16, 2008

CATASTROPHIC CITIES : TOKYO EN RUINES

Si depuis le 11 septembre et Katrina ce sont les Etats-Unis qui semblent être les plus à la pointe en matière de réflexions sur les catastrophes urbaine (voir , ), c'est un autre pays qui a intégré depuis beaucoup plus longtemps les liens entre catastrophes et urbanisme.

Cet autre pays est, bien sur, du Japon qui, entre les menaces permanentes de séismes et le choc des deux bombes atomiques lâchées sur Hiroshima et Nagasaki, a d'ailleurs développé toute une pop culture autour des catastrophes urbaines. On peut citer Godzilla, Le Tombeau des Lucioles ou Akira.


Aujourd'hui la principale menace reste les tremblements de terre qui sont quasi hebdomadaires et dont les conséquences peuvent parfois être dramatiques.

A Kobé en 1995, le séisme a fait plus de 5 300 morts, 40 000 blessés, fragilisé plus de 80 000 bâtiments et engendré plus de 100 milliards de $ de dégâts.


Même si les Japonais ont intégré depuis longtemps cette menace, comme le montre les vieilles croyances populaires sur les origines des séismes symbolisées, entre autres, par le poisson-chat Namasu dont l'effigie fut promenée dans les rues de la ville le lendemain même du drame, le tremblement de terre de Kobé fut l'occasion pour beaucoup de s'interroger sur la forme des villes et leur fragilité extrême. Preuve en fut donnée quelques mois plus tard, lors de la Biennale d'Architecture de Venise de 1996, où le Pavillon japonais mettait en scène un vaste tas de gravas avec juste cette accroche "Comment penser l'avenir de la ville après cela ?" On n'en sortait pas totalement indemne, et la visite des autres pavillons avait ensuite un drôle de goût.

Loin de l'imagerie manga ou du film SF, cette obsession prend aujourd'hui de nouvelles formes artistiques, comme le montre le très impressionnant travail du photographe Hisaharu Motoda qui a revisité les endroits les plus emblématiques de Tokyo pour en proposer une vision post-apocalypse. C'est terrifiant, et on a presque envie de voir sortir de ces ruines les deux enfants du Tombeau des Lucioles ou Akira et sa bande d'allumés. Cela prouverait qu'il reste encore un peu de vie.


Pour plus d'infos, voir Hisaharu Motoda