Friday, April 23, 2010

ET SI L'ANTARCTIQUE REMPLACAIT LA CISJORDANIE ?


J'avoue que je n'aurai jamais imaginé réunir dans un même post mon intérêt pour les contrées glaciaires et leurs développement dans les décennies à venir (voir et ), et toute la colère et le dégoût que m'inspire la scandaleuse politique israélienne dans les territoires occupés (voir et ), sans parler de celle déployée contre les civils à Gaza (voir ou ).

Et pourtant ...

"Une résolution de l'ONU avait attribué en 2028 toute la partie orientale de la Mer de Ross - incluant les Vallées Sèches - aux israéliens, en échange d'un engagement de leur part à démanteler complètement leurs colonies de peuplement en Cisjordanie.

Marché de dupes, avaient pensé certains. qu'aurait pu offrir cette terre martienne congelée, sans faune, sans flore, écorchée par un blizzard fou, rivetée entre banquise et calotte, écrasé par l'ombre des montages et maculée de gravats volcaniques ? Pas même l'espoir de gisements miniers ! Et pourtant les Israéliens avaient relevés le gant. A la surprise générale, ils avaient accepter la proposition avec panache et, plus surprenant encore, ils avaient tenu leur promesse de libérer les territoires occupés, ce qui avait permis la naissance d'un état palestinien viable. C'était peut-être la première fois qu'ils respectaient une résolution de l'ONU les concernant. Ils devaient donc voir leur intérêt dans cette étrange affaire.

Les colons vivaient dans la vallée de Wright près du lac Vanda. Ils avaient bâti sur les flancs deux complexes architecturaux, de véritable bulles sous abri conçues pour résister aux conditions météorologiques extrêmes. une petite communauté d'intrépides volontaires s'y était installée, constitué de représentants de la plupart des milieux sociaux caractéristiques d'une société moderne. tout ce monde vivait dans de confortables appartements, qu'ils quittaient pour emprunter des rues sous verrière menant à des restaurants, des supermarchés, un cinéma, une piscine, un terrain de sport et même, via un pont couvert, à la seconde cité de l'autre côté de la vallée. Ils ne quittaient leur cocon que pour rejoindre le port, effectuer des missions scientifiques ou travailler dans les serres expérimentales bâties autour du lac." (...) "L'essentiel de la nourriture de la communauté était fourni par le kibboutz responsable des serres, que complétaient une pêcherie et un élevage de
volailles.
"

Ces quelques lignes sont extraites du dernier roman de Martial Caroff, "Antarctique".

On peut y voir plusieurs choses.

Une bonne nouvelle - même si elle est peu crédible - qui serait le respect par Israël du droit international et la possibilité pour les palestiniens d'avoir un Etat à eux.

Une mauvais nouvelle - beaucoup plus crédible, celle-là - qui serait que la colonisation de l'Antarctique par d'importantes communautés humaines ne soit plus qu'une question d'années, faisant de ce territoire vierge une terre comme les autres, et donc soumise à toutes les exploitations.

Mais, moi ce qui m'a surtout marqué en lisant ces lignes qui se veulent pourtant de pure fiction, c'est que j'y ai un vu une très bonne description du mode de vie actuel des colons israéliens, qui vivent en total autarcie dans leurs colonies et qui circulent sur des routes qui leur sont totalement réservées. Vous remplacez "Ils ne quittaient leur cocon que pour effectuer des missions scientifiques ..." par "Ils ne quittaient leur cocon que pour effectuer des missions militaires de contrôles et de représailles ...", et vous avez la réalité quotidienne de la Cisjordanie aujourd'hui. On est pas très loin de cette autre fiction, seul change le climat.