Tuesday, October 29, 2019

ET SI ON S'INTÉRESSAIT UN PEU PLUS AUX AMISHS POUR PENSER DEMAIN ?

En mars 2018 nous montions au sein de Transit-City un Horse Mobility Lab dont la vocation était de voir comment le cheval pouvait nous aider à penser un peu autrement la mobilité de demain.

Ce HMB, nous a permis de faire des hypothèses légèrement décalées par rapport au discours dominant sur les mobilités urbaines. 

Cela nous a aussi permis de nous interroger sur la figure du véhicule urbain performant et non polluant de demain.

Une fois ce premier travail de débroussaillage fait, il fallait dépasser l'approche purement animalière - le cheval - et technique - les carrioles - , pour aborder la question de façon plus large. C'est à dire se demander comment le cheval pourrait dessiner de nouvelles lignes d'horizons pour penser les imaginaires mobilitaires de demain.

Cela supposait d'essayer d'identifier qui à travers sa pratique du cheval, nous oblige à nous réinterroger de façon radicale sur nos pratiques mobiles et sur nos modes de vie ?

Les Amishs nous sont très vite apparus comme la communauté idéale pour nous obliger à faire un vrai pas de côté.

La première règle des amish est, en effet, "Tu ne te conformera point à ce monde qui t'entoure.

Règle qui s'est traduite par un mode de vie en marge de la société de consommation et une très grande méfiance par rapport au avancées technologiques - lire "Amish life in the modern world" et "Use of technology by different Amish affiliations".

- Ils refusent la voiture.

Ils refusent le téléphone mobile. 

Ils ne mettent pas la vitesse au coeur de leur pensée.

Les Amishs sont donc aujourd'hui l'altérité radicale au coeur de nos modes de vies mobiles, motorisés et connectés.

Cette altérité radicale peut-être vue comme le passé.

Mais cette altérité radicale peut aussi être vue et pensée comme un futur qui se construirait autour de la frugalité, de la déconnexion et de la lenteur.

Ils vivent déjà le low-tech.

Ils vivent déjà le post-pétrole.

Ils vivent déjà le post-numérique.

Ils vivent déjà la frugalité vertueuse.

Ils vivent déjà le post-fordisme industriel.

Les Amishs nous forcent donc à nous poser les bonnes questions.