Si je fais ce post, ce n'est pas pour vous parler de mes activités nautiques, mais pour aborder - même de façon très/trop rapide, une vraie question qui me taraude depuis plusieurs mois
Comme vous le savez probablement, la prochaine édition de l'America's Cup, la 34°, va se courir sur multicoques. Déjà les riches syndicats commencent à sortir leurs protos et tirent leurs premiers bords, comme ci-dessous le AC45 du Tean Oracle dans la baie d'Auckland.
Le bateau est superbe et a une allure pas très éloignée de celle des 18 pieds, seule la taille semble les distinguer. Sauf que, bien sur, la principale différence n'est pas là, mais dans la mature et la voilure, les voiles traditionnelles laissant place dorénavant à des voiles rigides, formant un immense mat-aile (voir photo ci-dessous et explications techniques sur les expérimentations lors de la précédente édition, là)
Si question efficacité, il n'y a rien à redire, sur le plan esthétique c'est évidement un look totalement nouveau qui apparaît, mature et voilure devenant une véritable aile d'avion (voir un excellent schéma, là), le mot voile étant désormais réservé au génois et au spi.
Et il faut s'attendre à voir ce genre de gréement s'installer sur des bateaux de toutes natures, et ce bien au délà des voiliers comme je l'évoquais dans New Sailig Mobility ? Si un tel scénario devait se réaliser, le paradoxe serait, alors, que le retour de la voile passerait d'une certaine façon par la fin de la voile, entendue au sens traditionnel du terme.
Et cette nouvelle technique peut se diffuser très très vite, comme le montre la toute récente évolution de la classe Moth International, dominée aujourd'hui par des engins à voiles rigides (voir Les papillons se prennent pour des avions)
On se prépare, donc, à de belles années de découvertes et de nouvelles sensations, la fin des voiles n'étant évidement en aucun cas la fin de la voile, mais au contraire un formidable moyen de la réinventer !