Un chemin de fer chinois entre Addis-Abeba et Djibouti - 15/03/2013 - VRT
"Aujourd’hui hors service, la célèbre ligne construite par les Français à l’époque coloniale entre Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie, et le port de Djibouti, sur la mer Rouge, devrait bientôt être remplacée par un chemin de fer électrifié de construction chinoise. La nouvelle ligne fera partie d’une série de huit corridors ferroviaires totalisant 4 744 km reliant le Kenya, le Sud-Soudan et le Soudan à Djibouti.C'est en apparence presque rien.
Deux sociétés chinoises ont été choisies pour construire d’ici 2016 le tronçon entre Addis-Abeba et la frontière djiboutienne, chiffré à 2,8 milliards de dollars américains (2,15 milliards d’euros), alors que des entreprises turques et brésiliennes devraient construire les autres tronçons du futur réseau ferré éthiopien."
Ça fait partie de ces nombreuses petites infos que l'on lit tous les jours rapidement sans faire trop attention.
Et pourtant ça fait partie de ces nouvelles qui témoignent du basculement du monde.
Djibouti est la capitale d'un pays dont le sous-sol regorge de nombreuses ressources (gaz naturel, or, cuivre ...) et dont la principale infrastructure industrielle est son port, qui va devenir une porte importante dans les nouvelles relations Afrique/Asie qui se dessinent. Le pays accueille des bases militaires française, américaine, allemande et japonaise, qui servent notamment de point d'appui contre la piraterie maritime qui sévit au large de la Somalie. Djibouti est un point stratégique de la planète.
Addis-Abeba est la capitale de l'Ethiopie, pays de plus de 80 millions d'habitants aujourd'hui mais dont la population devrait plus que doubler d'ici 2050 pour dépasser les 170 millions d'habitants. L'Ethiopie sera alors le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique derrière le Nigeria. L'Ethiopie va devenir une grande puissance du continent noir.
Cette nouvelle ligne de chemin de fer n'a donc rien n'anecdotique, elle va relier deux pôles très importants de l'Afrique de demain. Et ce sont des Chinois, des Brésiliens et des Turcs qui vont la construire. Tout un symbole.
Rappelons qu'en 2050, l'Afrique sub-saharienne comptera 1,8 milliard d'habitants, contre 800 millions aujourd'hui.
(photos Pierre Javelot)