Depuis un certain nombre vous (Merci à Romain, en particulier) m'ont envoyé des informations pour nourrir cette hypothèse.
J'en ai retenu deux :
- La plus frappante d'abord; Wired révélait avant hier que la directrice de la Darpa - agence en charge de la recherche et du développement des nouvelles technologie pour l'armée américaine - allait rejoindre Google - plus là.
- Ensuite celle qui confirme que Google développe déjà ses technologies pour les drones - voir "Google-funded drones to hunt poachers in Africa". C'est évidement pour l'instant pour la bonne cause, mais une fois la technologie acquise, tout sera ouvert.
Que l'histoire du net et des nouvelles technologies soit liée à celle des recherches des militaires, ce n'est évidement pas une nouveauté. Et ce rôle de défricheurs de l'US Army ne cesse de se confirmer que ce soit sur l'imprimante 3D - voir là et là, les nouveaux système de co-conception - voir là, ou les drones - voir là.
Sauf que jusqu'à récemment, le mouvement dominant était de "civiliser" les techniques militaires - et ce fut notamment le grand apport de toute la contre-culture des années 70 qui a sorti le net du domaine militaire pour le diffuser partout. Ce mouvement est très bien expliqué notamment dans "Aux sources de l'utopie numérique - De la contre culture à la cyber culture", livre sur lequel nous reviendrons longuement lors de notre prochain Atelier Transit-City du 22 mars autour de la question "C'est quoi demain l'innovation sur le net ?"
Aujourd'hui avec Google et l'évolution de ses activités, la question a changé pour devenir : et si on était sur le point d'assister à un renversement de situation, c'est à dire la militarisation d'une société civile ? - Là encore ce n'est pas forcément nouveau, me direz vous - voir là.
Dit autrement - et je l'ai déjà un peu développé dans mon précédent post - la question actuelle pourrait vite devenir : et si Google devenait peu à peu l'équivalent d'une armée privée ?
Une armée qui ne disposerait évidement pas de combattants sur le terrain, mais de "combattants" derrière des écrans qui pourraient contrôler à la fois le cyberspace et des robots sur terre, des bateaux robots sur mer et des drones dans les aires ... bref, tout comme l'US Army ou Tsahal aujourd'hui.
Si demain la guerre c'est "de l'info + des robots", on comprend que Google a aujourd'hui tous les éléments pour s'engager d'une façon ou d'une autre dans la bataille.
Parmi les questions, on peut aussi très bien imaginer celle-ci : Et si demain l'armée française louait des drones à Google plutôt qu'à l'US Army pour mener ses batailles en Afrique ? La question peut paraître choquante, mais honnêtement quelle différence il y a entre un braconnier et un combattant appartenant à un groupe comme l'Aqmi ? - là, encore.
L'hypothèse est en tout cas, me semble-t-il, à creuser, à nourrir.
C'est ce que nous allons faire dans les mois qui viennent, non pas pour attaquer Google (et encore moins faire du Googlebashing), mais comme hypothèse de départ et terrain de réflexions prospectives sur l'évolution du rôle du net dans les années qui viennent. - voir là.
On y revient très vite.
Là.
Cela rejoint directement nos réflexions :
- sur les nouvelles dimensions de la notion de sécurité - là.