Wednesday, May 29, 2019

C'EST L'ÉCART ENTRE L'IDÉE ET SA FAISABILITÉ QUI EST INTÉRESSANT

C'est l'écart entre l'idée et sa faisabilité qui est intéressant en prospective. 

La "distance à la faisabilité" en quelque sorte. 

Faire évoluer les imaginaires de : "c'est une vue de l'esprit" à : "pourquoi pas ?" se fait par petites touches, discrètes, peu visibles mais qui peu à peu comblent l’écart et ce qui paraissait improbable devient évident.

Lorsqu'avec Patrick Roult de l'INSEP, on a lancé le "Swimming Mobility Lab" en faisant l'hypothèse que la natation devienne un moyen de déplacement à part entière, beaucoup de nos interlocuteurs ont souri.

Et pourtant, réfléchir à comment "nager" peut devenir une solution de mobilité, c'est s'ouvrir plus largement sur les mobilités sportives, c'est ne pas s'interdire de penser là où d'autres n'iraient pas penser

C'est ouvrir le champ des possibles.

Outre la question du déplacement, l'une des questions importante de la mobilité c'est la capacité à transporter ses affaires, d'autant plus si on nage, il faut un sac étanche !!! - voir, "et si on repensait la figure du nageur augmenté ?"

Historiquement les sacs étanches c'est un truc de militaires, c'est donc technique, solide, moche et assez cher mais très efficace, le spécialiste c'est Nautiraid à Laval.

Plus récemment il y a eu HPA avec des sacs techniques pour pêcheurs, photographes, randonneurs nautiques...,  ou Decathlon qui fait plutôt dans le sac polochon pour les loisirs nautiques estivaux. Bref, rien de nature à permettre d’emmener ses affaires comme Monsieur tout le monde, simplement, discrètement.

Et puis ce mois-ci, Bôte, une entreprise qui fait des paddles aux Etats-Unis, a sorti une ligne de sacs d’une grande banalité sauf qu’ils sont parfaitement étanches -

On peut ainsi désormais se promener dans la rue et se rendre au travail avec un sac qui ne vous fait pas passer pour un nageur de combat ou un vacancier.

Ce petit glissement anodin en apparence est un pas qui réduit l’écart, la distance à la faisabilité. 

Il permet aux imaginaires de faire un peu de chemin, il construit le possible.