Thursday, May 23, 2019

ET SI L'ÉTAT DEMANDAIT À DÉCATHLON DE FAIRE LE BOULOT ?

Un des grands objectifs de l'Etat français d'ici à 2024, est d'augmenter de 3 millions le nombre de pratiquants d'activités physiques ou sportives en France.

Qui a le plus intérêt à ce que cet objectif soit atteint ?

A priori nous tous, bien sûr.

Mais est-ce que les fédérations sportives y ont un intérêt qui les pousserait à s'investir massivement dans ce projet ?

Peut-être... 

Mais pas sûr ...

Pas sûr, car beaucoup des nouveaux pratiquants ne passeraient pas par une fédération !

Qui d'autre aurait alors à intérêt à cette croissance des pratiquants ?

Évidement toutes les marques de sport et notamment une marque comme Décathlon

Car bien sûr 3 millions de pratiquants supplémentaires, c'est 3 millions de clients potentiels supplémentaires. 

Décathlon France l'a bien compris en déployant sa plate-forme "Décathlon Activités" qui vise à offrir à tout un chacun la possibilité de faire l'activité qu'il souhaite quand il le souhaite. 

Décathlon ne fait pas autre chose que chercher à développer la pratique et donc sa clientèle potentielle/probable.

D'où la question de ce post : Et si le ministère des Sports, et donc l'État, demandait à Décathlon de mobiliser les 3 millions de pratiquants supplémentaires souhaités d'ici à Paris 2024 ?

Maintenant qu'il est possible de détacher d'autorité des fonctionnaires auprès d'organismes de droit privé pour remplir des missions de service public, il pourrait être intéressant de radicaliser un peu cette possibilité et de voir ce que l'on pourrait en faire...

Donc pourquoi l'Etat ne mettrait-il pas au service de Décathlon, sous forme de détachement, avec financement de l'État, comme cela est prévu si les détachements se font vers les fédérations, ces fameux Conseillers techniques sportifs (les CTS) qui craignent aujourd'hui tant de disparaître ?

Les CTS sont tous des experts de leur discipline. Ils connaissant parfaitement leur territoire et sont donc, susceptibles d'être bigrement efficaces pour aller chercher ces 3 millions de pratiquants espérés. 

D'un point de vue efficacité des politiques publiques cela pourrait être intéressant en terme d'activité économique, de création d'emplois et développement des pratiques et ne parlons pas des économies pour notre système de santé...

Au final les fédérations y trouveront elles aussi leur compte, puisque ce programme de développement des pratiques porté par Décathlon avec le soutien des spécialistes que sont les CTS, créera inévitablement des flux vers les clubs locaux pour celles ou ceux des 3 millions qui auront pris goût au sport.

Chez Transit-City, on se doute bien que ce genre d'hypothèse peut fortement déplaire, mais c'est notre rôle de poser ce genre de question face à un système institutionnel qui semble aujourd'hui avoir tant de mal à se renouveler pour répondre aux nouvelles pratiques et aux nouveaux imaginaires sportifs.


Si choquant que puisse paraître à certains ce post, rappelons que celui-ci ne fait que s'inscrire dans la lignée d'un questionnement plus large sur le rôle des acteurs du sport et des politiques dans les pratiques sportives du futur :
- "Et si peu à peu, les marques de sport remplaçaient les partis politiques ?"
- "Quand l'out-door américain s'engage dans l'écologie politique."
- "Quand Patagonia fait le boulot des politiques."
- "Et si la SNCF confiait ses gares à l'UCPA ?"